La réanimation cardio-pulmonaire

Pour vivre, chaque partie du corps a besoin que le cœur lui envoie de l’oxygène régulièrement. Sans cet apport régulier, les organes souffrent et peuvent mourir, le cerveau étant le premier concerné. En cas d’arrêt cardiaque, une réanimation est donc nécessaire. Dans ce contexte, chaque minute compte ! L’oxygénation des organes nécessite deux gestes : la ventilation, c’est-à-dire le « bouche-à-bouche » pour apporter l’oxygène aux poumons et le massage cardiaque (« compressions thoraciques ») pour faire circuler le sang oxygéné dans le corps.

Au cas où le bouche-à-bouche est impossible (mâchoire cassée, présence d’un casque, etc.), il vaut mieux qu’il n’y ait qu’un massage cardiaque sans bouche-à-bouche plutôt que pas de massage cardiaque du tout. Dans ce cas, il faudra donc masser sans arrêt jusqu’à l’arrivée des secours. 

Sauver une vie implique un enchaînement d’étapes dont le déroulement bien mené influence la survie :

 1. Tout d’abord, la Sécurité ! Approchez-vous prudemment ; assurez-vous qu’il n’y a pas de danger, ni pour vous, ni pour la victime, ni pour l’entourage. Soyez attentif aux dangers liés à l’environnement, comme à l’électricité, au gaz, à la circulation routière, à la maçonnerie, etc.

2. Évaluer l’état de conscience ? Secouez prudemment les épaules de la victime et demandez-lui à voix haute : «  Est-ce que ça va ? ». Appelez-la par son nom si vous la connaissez.

  • Si elle réagit : Laissez-la dans la position dans laquelle vous l’avez trouvée ou en position latérale de sécurité. Essayer d’identifier ce qui s’est passé et son problème. Vérifiez régulièrement son état de conscience.
  • Si elle ne réagit pas : Appelez à l’aide.

3. Appeler à l’aide. Si une autre personne est à proximité, demandez-lui de rester près de vous car vous pourriez avoir besoin de son aide. Si vous êtes seul, criez afin d’attirer l’attention de quelqu’un, mais ne quittez pas la victime à ce stade-ci.

4. Libérer les voies respiratoires. Chez une victime inconsciente, n’ayant plus de réflexe, la langue peut tomber dans la gorge et risque d’obstruer les voies respiratoires ce qui provoquera un arrêt respiratoire.

Les voies respiratoires peuvent être libérées en basculant la tête en arrière et en relevant le menton : dans cette position, la langue est déplacée vers l’avant et dégage le fond de la gorge. Pour ce faire, placez la victime sur le dos. Posez la tranche de la main sur le front et basculez doucement la tête en arrière afin de placer celle-ci en extension. Relevez le menton en plaçant l’extrémité des deux doigts sous le menton de la victime.

Attention ! Ne jamais basculer ni bouger la tête de quelqu’un qui aurait pu se la cogner gravement avant ou pendant sa chute !

5. Vérifier que la personne respire. Tout en maintenant les voies respiratoires ouvertes, vérifiez si la victime respire normalement par un V.E.S. (Voir le mouvement thoracique, Écouter les bruits de la respiration, près de la bouche de la victime, Sentir le flux d’air sur votre joue).

Le V.E.S. ne doit pas durer plus de 10 secondes, avant de décider si la victime ne respire pas normalement.

6. Appeler les secours: 100/112. Tout en gardant son calme, donnez tous les renseignements demandés pour un envoi idéal des secours. Une autre personne présente sur les lieux pourrait vous aider dans la transmission des informations &/ou pour prendre le relais du massage.

7. Massage cardiaque : 30 compressions thoraciques

  • Victime sur le dos, sur un sol dur
  • Dégagez le torse
  • A genoux à ses cotés, placez un talon de main au centre du thorax (milieu du sternum) et placez le talon de la 2ème main sur la première. Veillez à ce que les doigts ne touchent pas le thorax
  • Les bras bien tendus et perpendiculaires par rapport à la victime, enfoncez le sternum de 5 cm. puis relâchez la pression complètement, tout en maintenant les mains en contact avec le thorax. Le rythme des pressions/dépressions doit être régulier et rapide à une vitesse de minimum 100 compressions par minute. Le temps des pressions équivalent à celui des dépressions

8. Ventilation : 2 insufflations

  • Maintenez les voies respiratoires ouvertes, la tête basculée en arrière et le menton relevé.
  • D’une main on maintient la tête en arrière et on pince le nez ; de l’autre, on maintient le menton relevé.
  • Inspirez normalement. Posez vos lèvres autours de la bouche sans laisser d’espace et soufflez doucement pendant 1 seconde en regardant le thorax de la victime pour vérifier que celui-ci se soulève bien.
  • Reprendre votre respiration (le temps d’une inspiration normale) et refaire une 2ème insufflation. Attention les 2 insufflations ne doivent pas prendre plus de 5 secondes.

Si vous n’êtes pas apte ou ne désirez pas réaliser du bouche-à-bouche, poursuivez les compressions thoraciques de façon ininterrompue à une fréquence de minimum 100 compressions par minute. Petit moyen pour se souvenir du rythme adéquat: suivre le tempo de Stayin’ Alive des Bee Gees.

9. Poursuivre le cycle de 2 insufflations/30 compressions

  • 2 insufflations
  • 30 compressions
  • 2 insufflations
  • Jusqu’à l’arrivée des secours

 Si vous commencez une réanimation, vous devez la poursuivre jusqu’à ce que les secours qualifiés prennent la relève ou que vous soyez épuisé.

N’interrompez la réanimation pour faire une évaluation que si la victime a repris une respiration normale ; dans les autres cas, n’interrompez pas la réanimation.